
Depuis 2003, Nadine Gayet, infirmière anesthésiste au CH Tarbes-Lourdes, vient travailler à vélo presque tous les jours. Un choix de vie autant qu’un engagement. Rencontre avec une pionnière du vélotaf, qui observe avec satisfaction l’évolution des mentalités… et des aménagements.
« Venir à vélo, ce n’est pas qu’un moyen de transport. C’est un moment pour moi. Je me reconnecte à l’essentiel, je me vide la tête. Et à la fin de la journée, ça me permet de tourner la page, de rentrer vraiment chez moi. »
Installée à Tarbes depuis le début des années 2000, Nadine a tout de suite opté pour la mobilité douce. Non seulement pour se rendre à l’hôpital, mais aussi pour ses déplacements en ville.
« Tarbes est une ville assez plate, et quand on connaît un peu les trajets, on peut vraiment se déplacer facilement. Même si certains ronds-points restent compliqués, je n’ai jamais eu d’accident en 22 ans. »
Elle évoque notamment le rond-point de la sortie de ville, redouté de certains usagers, mais en voie d’aménagement grâce à l’implication des associations et des élus.
« Il y a quelques années, on était encore peu nombreux. Aujourd’hui, je vois de plus en plus de vélos sur les parkings du CH. C’est très encourageant. »
Elle souligne l’importance des actions concrètes mises en place ces derniers mois dans le cadre du programme Objectif Employeur Pro Vélo (OEPV) :
« Avant, on avait juste quelques pince-roues. Aujourd’hui, on sent une vraie volonté de faire bouger les choses. Ces actions nous rendent visibles, elles encouragent aussi les hésitants à franchir le pas. »
Pour Nadine, les bénéfices sont multiples : activité physique douce, économie de carburant, réduction du stress, mais aussi engagement écologique.
« Je vois ça comme un acte citoyen. Plus on est nombreux à circuler à vélo, plus les automobilistes nous voient, et plus on fait évoluer les comportements. »
Elle est aussi bénévole chez Cyclomotivés, un collectif local très impliqué dans la promotion du vélo au quotidien.
« C’est important de faire le lien avec les élus, les institutions, de rester mobilisés collectivement. Le vélo, c’est aussi du lien social. »
Quand on lui demande ce qui résume son trajet, elle sourit.
« La vue sur les Pyrénées, tous les matins. Je prends la rue Aristide Briand, et parfois je pousse un peu plus loin. Ces moments-là, ils font du bien. On respire. »
« Allez-y à votre rythme, avec ou sans assistance électrique. Mais essayez. Le vélo, c’est bon pour la tête, le corps… et pour la planète. »